Nouveau roman de Jean-Claude Mourlevat, Terrienne, est de ceux qu'on lit sans pouvoir s'arrêter. Plus que le sujet science-fiction (Anne, une jeune fille vivant dans la banlieue de
Saint-Etienne, "passe", dans une petite ville appelée "Campagne", dans un monde un peu différent du nôtre où les gens d'apparence humaine ne respirent pas, ne sentent rien, si ce n'est un
jour une profonde tristesse qui les fait s'asseoir pour mourir, afin de retrouver sa soeur disparue), c'est les renvois nombreux au conte de Perrault, Barbe-Bleue, qui rendent
ce roman intéressant.
"Anne...ma soeur... Où es-tu?
Mon père...ma mère... pépé... où êtes-vous?(...)
On l'a arrachée à sa vie sans lui donner en échange ce qui lui était dû: le repos de son âme.
Elle se sent trop petite pour habiter autant de souffrance.(...)
Cette fois-ci, elle ne revient pas directement dans sa chambre.
Au bout du couloir il y a une porte blanche, à gauche. (...)
L'homme lui a dit un jour: - Tu peux aller à ta guise dans toutes ces pièces. Mais pas dans celle-ci. (...)
Elle y va. C'est une pièce blanche et vide, comme les autres, mais il y a un bureau contre le mur, et un ordinateur dessus.
Pas de clavier. Aucun bouton. Juste l'écran."
Terrienne, Jean-Claude Mourlevat, Gallimard
jeunesse, 15 euros